lundi 28 novembre 2011

Découvrons

DécouvronsLES SECRETS DES LANGUES AFRICAINES
Une grande partie de la richesse de la culture des peuples africains se trouve dans leurs langues. Peu importe qu’on les appelle langues, dialectes ou tutti quanti. Elles sont de véritables trésors pour ceux qui les comprennent.
Pourtant, plus de 50 ans après les indépendances africaines, il est ahurissant de constater le peu d’intérêt que les Etats africains postcoloniaux accordent aux langues nationales. Au Bénin, par exemple, il existe un ministère de la Culture, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales. Mais le département Alphabétisation et Promotion des Langues Nationales n’est en vérité plus pour se donner bonne conscience.
Pourtant…Et pourtant, nos langues nationales sont comme l’ADN de nos cultures qu’on ne peut nous-mêmes comprendre sans au préalable maîtriser ces langues-là. L’Afrique de demain ne peut se construire et se développer durablement sans reposer sur sa culture dont font partie intégrante ses langues nationales.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, bien des millénaires après la disparition de nos premiers ancêtres, nos langues nationales gardent toujours – pour celles qui ont été préservées des influences étrangères – les codes indispensables pour décrypter notre histoire. Il s’avère donc nécessaire et impérieux que, tout en étant ouvert aux langues étrangères, les africains fassent du plus grand cas la maîtrise de leurs langues nationales. Au risque de perdre ce qui constitue un élément essentiel de leur identité.
Marcus Boni TEIGA
Ecrivain-Journaliste

samedi 26 novembre 2011

Découvrons

DécouvronsLES SOMBA DU BENIN
L’histoire des Somba des montagnes de l’Atacora, au nord-ouest du Bénin, reste encore à écrire. Tout comme celle de l’ensemble des peuples de l’Atacora. Beaucoup de chercheurs et autres spécialistes se sont penchés sur les Somba en particulier, à cause de la fascination que suscitent leurs châteaux fortifiés dénommés Tatas Somba et leur culture authentique. Mais ils n’ont jamais pu éclairer leur histoire.
De tous, L. Frobenius dont les thèses ont pourtant été révisées et contredites est celui qui a été plus près de la réalité. Nous y reviendrons plus tard à la fin de nos recherches. Avec toutes les précautions et la rigueur qu’un tel travail impose.
DE L’ORIGINE DU MOT SOMBA
La réputation de fiers guerriers et sauvages des Somba n’est pas usurpée, loin s’en faut, contrairement à ce que certains chercheurs ont pu écrire. Le nombre considérable de tirailleurs de l’Atacora dans l’armée française pendant les deux guerres mondiales et la résistance de KABA à la colonisation française ne sont pas des épiphénomènes.
Selon les traditions orales, le mot Somba est une dénomination qui a été attribuée par les Batombou ou Bariba aux Bètammaribè et aux Natemba, avec cette nuance que les Bètammaribè sont appelés Som’kwarba et les Natemba Som’borba. Cette nuance n’est pas anodine. Elle témoigne de la connaissance de ces peuples par les Batombou. Les deux peuples sont aussi connus par leurs diminutifs : Kwarba et Borba.
L’administration coloniale se référant aux Batombou a donc donné le nom de Somba à tous les peuples de l’Atacora, sans distinction aucune. Et c’est devenu leur nom générique à la notable exception des Batombou.
DE L’ORIGINE DES BETAMMARIBE ET DES NATEMBA
Les Bètammaribè et les Natemba ne sont pas deux peuples différents en réalité, mais deux tribus différentes d’un seul et même peuple. Les Batombou le savent très bien. D’autant plus qu’ils ont coexisté à une certaine époque avec eux.
Les anciens du village Natemba de Tayacou (Tanguiéta), dernier point de séparation entre Natemba et Bètammaribè confirment que jusqu’à une époque récente, Natemba et Batombou entretenaient des échanges de civilités. A chaque grande occasion, une délégation du royaume de Nikki venait à Tayacou transmettre une invitation aux Natemba. A l’inverse, les Natemba allaient à Nikki transmettre une invitation aux Batombou. Ces civilités n’ont été rompues qu’avec l’abandon de certaines traditions par les générations montantes plus enclines à la modernité et à l’acculturation.
Si les traditions orales sont transmises en pays Batonou ou Bariba, elles permettraient sans doute d’apporter un grand éclairage sur l’histoire des peuples dits Somba, et par conséquent des peuples de l’Atacora, voire d’une bonne partie des peuples de l’Afrique de l’ouest.
Marcus Boni TEIGA
Ecrivain-journaliste